Le mirage du gaz de schiste se dissipe
Le gaz de schiste continue de faire rêver l’Amérique. A la manière d’une potion magique, il doit permettre à l’Oncle Sam de gagner son indépendance énergétique et de devenir, à terme, le premier producteur mondial d’hydrocarbures.
Sur le terrain, pourtant, le rêve est en train de virer au cauchemar pour les pionniers du gaz de schiste. Depuis quelques mois, Exxon Mobil, BP Group et Chesapeake Energy réduisent la voilure et enchaînent les dépréciations d’actifs. « C’est une bulle qui risque d’exploser », confie un spécialiste du secteur.
Et, comme toutes les bulles, elle s’est gonflée en partie sur de fausses informations.
La durée de vie des puits, par exemple, n’est pas de vingt ou trente ans, comme on l’a prétendu au départ, mais de cinq à dix ans au maximum. Les réserves sont revues à la baisse. Et pour cause : les producteurs avaient gonflé les chiffres afin d’attirer les investisseurs. Les banques ont poussé à la roue pour encaisser des commissions moyennes de 200 à 300 millions de dollars par contrat.
Aujourd’hui se pose clairement un problème de rentabilité. Pour éviter le pire, il faudrait que le prix du gaz double par rapport à son prix actuel, ce qui n’est guère envisageable à court terme, car la production dépasse largement la demande.
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