The Guardian : La doxa officielle en prend un coup …

Pourquoi la plupart des personnes qui meurent aujourd’hui du Covid en Angleterre ont été vaccinées ?

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Traduction de l’article (Voir la source ici)

Le 13 juin, AMailOnline titrait : « Une étude montre que 29 % des 42 personnes décédées après avoir attrapé la nouvelle souche avaient reçu LES DEUX vaccins ». Dans le briefing technique de Public Health England du 25 juin, ce chiffre était passé à 43% (50 sur 117), la majorité (60%) ayant reçu au moins une dose.

Il peut sembler inquiétant que la majorité des personnes décédées en Angleterre à cause de la variante Delta (B.1.617.2), désormais dominante, aient été vaccinées. Cela signifie-t-il que les vaccins sont inefficaces ? Loin de là, c’est ce que l’on attend d’un vaccin efficace mais imparfait, un profil de risque qui varie énormément en fonction de l’âge et de la manière dont les vaccins ont été distribués.

Considérons le monde hypothétique où absolument tout le monde aurait reçu un vaccin moins que parfait. Le taux de mortalité serait faible, mais toutes les personnes décédées auraient été entièrement vaccinées.

Les vaccins ne sont pas parfaits. Le PHE estime l’efficacité de deux doses contre l’admission à l’hôpital pour les infections Delta à environ 94 %. Nous pouvons peut-être supposer qu’il existe une protection d’au moins 95 % contre le décès dû au Covid-19, ce qui signifie que le risque mortel est réduit à moins d’un vingtième de sa valeur habituelle.

Mais le risque de mourir du Covid-19 dépend extraordinairement de l’âge : il diminue de moitié pour chaque tranche d’âge de six à sept ans. Cela signifie qu’une personne âgée de 80 ans qui est entièrement vaccinée assume essentiellement le risque d’une personne non vaccinée d’environ 50 ans – beaucoup plus faible, mais pas encore nul, et nous pouvons donc nous attendre à quelques décès.

Lire aussi :  Le paradoxe du vaccin

Le rapport du PHE révèle également que près d’un tiers des décès dus à la variante Delta concernent des personnes non vaccinées de plus de 50 ans, ce qui peut surprendre compte tenu de la couverture vaccinale élevée ; par exemple, OpenSAFELY estime à plus de 93 % le taux chez les 65-69 ans. Mais les taux sont plus faibles dans les zones défavorisées et pour certaines ethnies, et les communautés à couverture limitée continueront à subir plus que leur juste part de pertes.

La couverture et l’efficacité sont des chiffres importants pour évaluer les programmes de vaccination. Il est préférable de s’appuyer sur une analyse rigoureuse réalisée par des analystes, plutôt que sur des prises de position à chaud dans les médias sociaux et autres.

David Spiegelhalter est président du Winton Centre for Risk and Evidence Communication à Cambridge. Anthony Masters est ambassadeur statistique de la Royal Statistical Society.

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